Tourisme -Thermalisme
- Mairie d'Argelès-Gazost
6 place de la République
65400 ARGELÈS-GAZOST
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Souvenirs d'août 1914
Extrait du bulletin municipal n°6 - Novembre 1994
L'histoire des hommes est jalonnée d'événements individuels ou collectifs qui donnent lieu avec le temps àdes anniversaires. Car l'homme n'oublie pas, au contraire il magnifie ou déplore avec les ans les faits marquants de sa vie.
Le mois d'août, et l'année 1994 sont riches de ces anniversaires. C'est en grande solennité que nous avons fêté le cinquantième anniversaire de la libération de Paris, mais aussi de nos villes et villages de France.
Ces moments de liesse populaire ont un peu occulté dans nos esprits ce qui se passa voici 80 ans. Début d'un immense conflit, d'une guerre maudite et cruelle qui devait laisser dans les corps et dans les coeurs une trace impérissable. Aujourd'hui alors que presque tous les acteurs et témoins de ce drame ont rejoint dans la tombe leurs frères d'arme tombés dans la force de l'âge sur les champs de bataille d'Europe ou d'ailleurs, il n'est pas vain de rappeler leur mémoire.
En ce début d'été 1914, Argelès avait repris avec bonheur ses activités coutumières. Des curistes nombreux et fortunés égayaient par leur présence "L'Émeraude des Pyrénées". Le vieux casino de bois avec son orchestre et ses jeux drainait une joyeuse clientèle de danseurs acharnés. Les potins de la ville tournaient autour du quotidien. Les nouvelles de l'heure apportées par la presse locale n'avaient qu'un écho limité. Le procès Caillaux passionnait le clan des politiques du café du Cercle. Les rares sportifs commentaient volontiers le dernier succès du boxeur Carpentier sur le redoutable Smith. La communauté religieuse vivait dans ses prières au rythme du congrès Eucharistique de Lourdes. Alors que les habitants du quartier thermal pleuraient discrètement la disparition de l'un de leur bienfaiteur Adrien Hébrard. La mort de Jaurès àpeine connue, un chapelet de nouvelles graves allait en quelques jours transformer la vie de tout ce petit monde.
Curieusement en ce premier Samedi du mois d'août 1914 les argelésiens attentaient un événement particulier. En ce calme matin les bruits habituels de la rue n'étaient pas entrecoupés des éclats de voix et des rires des travailleurs matinaux qui peuplent la Péguilhe, la rue des Forgerons ou du-Bourg Neuf. Lorsque vers 16 heures 30 un glas monocorde s'égrena au clocher de l'église Saint-Saturnin, repris par celui des villages voisins la cause était entendue. Ce n'était pas un modeste incendie qui met en cendre les estives comme en connaissent nos montagnards, mais le brasier d'une guerre meurtrière dont l'étincelle venait imprudemment d'allumer l'Europe et qui pendant plus de 4 ans allait dévorer les forces vives de notre pays.
Le lendemain dimanche àla sortie de la messe dominicale les fidèles par petits groupes commentaient les paroles rassurantes de l'Abbé Sentagnes. Dans l'après midi apparut sur le mur de la Mairie la première affiche de l'ordre de mobilisation.
Au dire des correspondants de presse l'attitude de la population fut digne, avec une certaine sérénité, l'esprit volontaire et résolu des jeunes étonna grandement les nombreux estivants.
Par contre ces derniers marquèrent un moment de panique pensant avant toute chose àboucler leurs valises dans les meilleurs délais pour rejoindre leur domicile.
Lundi le train de Pierrefitte àLourdes ne désemplit pas, mêlant les curistes apeurés aux jeunes recrues qui répondaient àl'ordre de mobilisation. Le lendemain un seul train fut réservé au public, tous les autres furent réquisitionnés pour acheminer les futurs soldats. En fin de semaine la population espérait déjàun retour àla circulation normale car l'approvisionnement des commerces devenait difficile.
En 2 ou 3 jours la ville allait se vider de sa jeunesse active plus de 200 hommes d'Argelès avaient rejoint leurs corps. Parmi eux les 6 médecins de la ville : Ch. Fraikin, H. Grenier de Cardenal, J.M. Pérus, J.P. Trélaün, L. Bergugnat et J.V. Abadie. Le conseil municipal présidé par son Maire Monsieur Daléas avait perdu 8 de ses conseillers. D'une façon assez générale le rassemblement s'opérait àTarbes, et de là, les recrues partaient pour la zone des combats. Un observateur lourdais décrit ainsi ces départs : "Les locomotives fumantes remorquent des wagons àbestiaux ou les hommes s'entassent. Les têtes se penchent, des centaines de bras tendent et agitent des mouchoirs".
Dans la ville thermale, le casino n'a pas cependant cessé toute activité, au contraire certaines animations sont maintenues pour garder le moral àceux qui restent. La vie peu àpeu s'organise en fonction des nouvelles contraintes. La circulation automobile. il est vrai peu intense, est désormais réglementée et interdite au-delàde 6 heures du soir. Les promenades pédestres pour les quelques estivants qui restent sont limitée, entre les octrois au périmètre de la ville et interdites également après 6 heures du soir.
C'est essentiellement le mardi 4 Août jour traditionnel du marché hebdomadaire que l'on constate vraiment l'effet de la mobilisation par la réduction du nombre d'étals. Ce fut un petit marché où l'on parlera plus que l'on ne vendra. Chacun essaye de se rassurer, on raconte le départ d'un enfant, d'un mari ou d'un frère, parti en laissant son travail inachevé, une échoppe vide, un champ àmoissonner.
C'est ainsi que se déroula ce premier grand départ des hommes de nos vallées suivi par bien d'autres. Et pendant 4 ans une population orpheline guettera dans l'anxiété, le porteur de télégramme, ou la sonnerie du glas qui marquait la mort d'un enfant du pays.
Aujourd'hui nous pouvons regrouper dans un même souvenir ceux qui nous sont revenus et qui dans une photo au milieu de leur famille et amis ont fêté leur retour et ceux dont le nom est gravé sur la pierre de notre monument aux morts. Noms que nous rapportons ici sur cette feuille pour qu'ils restent un peu plus présents chez nous dans une communauté qui ne veut et ne peut oublier leur sacrifice.
ANTHIAN Edouard | FAURE Alphonse |
ARRICASTRES Jean | FERRAS Bertrand |
ARRICASTRES Joseph | FOURCADE Jacques |
AUGE Jean-Marie | GLERE Alfred |
BADENCO Paul | GLERE Dominique |
BARBE Edouard | LABOUYRIE Jean |
BERNEDE Maurice | LABOUYRIE Paul |
BORDES Théophile | LACAZE Clément |
BOURDETTE Eugène | LACAZE Marcel |
CACHOU Léon | LACAZE-BLOND René |
CANTET Baptiste | LACAZE Joseph |
CARRIEU Jean-Marie | LAPLACE Pierre |
CAZAUX Emile | LAPORTE André |
CAZAUX Gaston | LARRIBERE Pierre |
CAZAUX Pierre | LATOUR Henri |
CARRIEU Jean | LATOUR Jacques |
CAZENAVE Pierre | LUGAN Edouard |
CHELLÉ Henry | MAGENDIE Félix |
CHOURRY Edouard | MAZANABA Pierre |
CIER Marcelin | MICHOU Julien |
COURREGES Maurice | NOGUE Alfred |
CRAMPETTE Charles | PARCELLE Joseph |
CRAMPETTE Joseph | PEYRAFITTE Joseph Marie |
CRAMPES Michel | PEYRE Adolphe |
DARIES Louis | POUEYO Antoine |
DARROU Gustave | PUEYO Louis |
DESBLANCS Clément | PY Firmin |
DIGOY Charles | PY Joseph |
DIGOY Louis | SARTHOU Jean |
DOMEC Jules | SOLEIL Victor |
DUPONT Jean-Marie | SORGE Jacques |
DUPONT Léonce | SUBERCAZES Victor |
DUPONT Pierre | THEATE Eugène |
DUPONT Théophile | TRELAUN Paul |
ESTANTAU Adolphe | VIGNES Justin |
ESTANTAU Pierre | |
FAURE Alfred |
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