Tourisme -Thermalisme
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Montagnards argelésiens
Extrait du bulletin municipal n°12 - décembre 2000
1925 - 2000 : 75 ans d'histoire
1925 - 2000 : 75 ans qui font de l'Association des Montagnards Argelésiens la plus ancienne de notre cité. Mais à75 ans on est encore jeune et dynamique comme le prouve notre association et plusieurs de ces membres dont le doyen de ses participants fête cette année ses 90 ans et le benjamin 7 ans. Cette année est donc propice àun retour dans le passé.
1925 : une bande de copains désireux de se regrouper pour exercer leur passion de la montagne et de la pratique de ce sport venu du Nord qui consistait àmettre des planches aux pieds pour marcher sans s'enfoncer dans la neige vont constituer l'Association dénommée « Les Montagnards Argelésiens ». Les premiers statuts que nous retrouvons datent de 1931. Les originaux de 1925 restent introuvables, mais ont-ils existé ? Une lettre datée du 25 Juin 1931 faisait grief àl'un des fondateurs de n'avoir rien fait et adressait àmon « Cher Charles » la nomenclature des pièces au cas ou vous voudriez vous mettre en règle. Dans une lettre adressée àMonsieur le sous-préfet de Bagnères-de-Bigorre le 3 septembre 1931 le Président de l'époque, Monsieur Paul MONE et le secrétaire Monsieur Lucien BAUER indiquent « que cette société fondée en 1925 désirerait jouir de la capacité juridique conformément àl'article 5 de la loi du 5 juillet 1901 ». La situation était ainsi régularisée officiellement le 7 septembre 1931.
L'objet de la société était tout un programme
- « favoriser le développement du tourisme en montagne par l'organisation d'exercices collectifs.
- la propagation des sports d'hiver dans la région des Hautes Pyrénées par l'organisation et la participation aux fêtes d'hiver par l'acquisition de matériel mis gratuitement àla disposition des adhérents.
- la diffusion de l'idée Pyrénéiste par des publications, des conférences et des travaux pratiques.
- attirer et retenir les touristes dans notre vallée en facilitant le tourisme d'été et les sports d'hiver.
En Octobre 1933 Charles BAURE remplacera Paul MONE comme Président de l'Association. Paul MONE redeviendra Président en Octobre 1936.
Au fil de ces années d'avant guerre, les comptes rendus d'activités consciencieusement consignés dans des cahiers d'écoliers se lisent avec délice. Raconter l'histoire ou des histoires des Montagnards Argelésiens s'avère être deux choses totalement différentes Faire la première demande du sérieux, un long travail de recherche Faire la seconde n'exige que le rappel de souvenirs pas toujours très précis ou même parfois enjolivés. Mais si la petite histoire explique la grande, la grande serait bien aride sans la petite aussi essaierons nous de mélanger les deux au travers de quelques anecdotes.
Ainsi une réunion du bureau du 9 mai 1938 relatait : bien que cela ne soit pas làleur spécialité, mais étant malgré tout la seule société sportive agréée d'Argelès, les montagnards argelésiens entrevoient la possibilité de créer une section tennis dans le parc de l'hôtel de France. La ville attribue une somme de 3000 F pour la réfection des tennis. A l'unanimité des membres la section tennis est créée au sein des Montagnards.
La bonne humeur règne également comme le montre ce récit du 24 janvier 1937 ou 4 de nos valeureux Montagnards ( CARLEVARIS, CAZEAUX, GOURCEAU et LATAPIE ) accompagnés de leur président Paul MONE partent en train le vendredi pour se rendre aux championnats des Pyrénées àSuperbagnères. Faute de neige (déjà!) la compétition n'aura pas lieu. Le samedi soir avant de rentrer àArgelès nos « gahus » firent une petite halte àLourdes. Pour attendre la correspondance d'Argelès ils prirent l'apéritif dans un café proche de la gare ou l'un d'entre eux en profita pour faire une farce aux Argelésiens. Il téléphona en donnant pour champion des Pyrénées notre brave Jean CARLEVARIS et pour 3ème GOURCEAU. Tout heureux le correspondant téléphona les résultats àplusieurs argelésiens et àMr BAURE qui s'empressa d'afficher les résultats sur les glaces de son café. Il ne restait plus qu'àles attendre pour la fête. Hélas à18h30 nos « Gahus» en arrivant durent démentir. Attention àla prochaine !
La discipline était également de règle : lors d'une sortie le 21 Février 1932 au lac de Gaube une vingtaine de Montagnards partirent l'après-midi en autocar. L'un d'entre eux pris par ses occupations ne put monter àpieds àCauterets que dans la nuit et s'étant fait remarquer àson arrivée àla patinoire (la montée avait été rude) par son état d'ébriété trop manifeste fut traduit devant le conseil de discipline. Ce conseil réuni le lendemain lui infligera la dure sanction d'être interdit de sortie avec ses camarades pendant 3 mois.
Plus sportivement Les Montagnards Argelésiens ont marqué la compétition du fonds et du demi fonds durant cette période. 1938 et 1939 furent des saisons glorieuses - les MA remportèrent de façon définitive avec 3 victoires la Coupe du midi , puis la Coupe du Capitole devant le SC Toulouse. Toujours en 1938 dans les Alpes se disputait la Coupe Montefiore, course internationale par équipe et «les 3 Gahus» POULOT, CARLEVARIS ET GOURCEAU finirent second devant les Norvégiens et première des nombreuses équipes nationales. C'était la gloire pour notre club. POULOT intégrait l'équipe de France. Ainsi nous retrouvons une coupure de presse jaunie (date non précisée) : «Notre excellent confrère FRISON-ROCHE (nom bien connu de la littérature montagnarde) vient de brosser dans le Petit Dauphiné quelques portraits de sélectionnés de l'équipe de France. Nous en extrayons ces trois figures Pyrénéennes (suit la description des frères Maurice et René LAFFORGUE) puis vient celle de POULOT - « Grand, brun, avec une tête d'Espagnol, il a l'accent catalan. Il est né quelque part dans une haute vallée des Pyrénées centrales. Lorsqu'il arriva àBeuil-Valberg, c'était un débutant avec un souffle de locomotive. Mais ce souffle lui permit de suivre ses camarades et de se faire sélectionner. Alors on se demande : que fera t-il lorsque il saura courir ? »
Le cahier s'interrompt le 12 Avril 1939 et les pages suivantes sont restées blanches...
A différentes reprises le nom de « Gahus » a été prononcé : àcette époque les rendez-vous de départ de courses se donnaient aux aurores sur la place de l'église. Chouettes et hiboux étant locataire du clocher, nos amis les amoureux des cimes ne manquaient jamais d'entamer une petite conversation de ululements avec les rapaces nocturnes en attendant les uns et les autres et en particulier les retardataires que on appelait.
Une nouvelle race de hibou était née : « LES GAHUS ».
La guerre n'avait pas entamée l'ardeur de nos amis qui redémarrèrent en 1946 toujours sous la présidence de Paul MONS. Puis lui succèdent en 1947 Robert HARRACA et ensuite Maurice DIEFENTHAL jusque en 1954.
Puis Maurice LABOURDETTE de 1954 à1967 (un sacré bail). Celui-ci indique en 1965 « que pour la première fois est abordé le souhait de créer une section pour permettre aux jeunes de s'initier àla montagne ».
Nous accélérons cette remontée jusqu'ànos jours car la place manque dans ce bulletin, mais également parce que les compte rendus retrouvés sont plus souvent d'ordre réglementaire qu'anecdotique. Autres temps, autres moeurs.
En 1967 lui succède le Docteur COIQUIL. Cette même année la section montagne voit le jour àl'initiative et sous la direction de Gustave LOUYAT. Elle compte en 1968 73 adhérents affiliés àla FFM. Le local se situe place Lacontre, certains l'ont connu.
En 1970 la section ski de fond voit le jour et en 1973 la section ski alpin demande son autonomie par rapport au ski scolaire.
En 1975 Abel CAUBARUS succède au Docteur COIQUIL. Cette période fut faste pour le ski de fond avec des éléments de valeur.
En 1981 le Docteur Henri BELLAN lui succède. En 1984 l'Association compte 979 adhérents. Une nouvelle section « Course pédestre » voit le jour.
En 1992 le Docteur BELLAN cède sa place àRobert CAMON toujours président de l'Association qui compte aujourd'hui 469 adhérents avec 3 sections : Montagne, Ski Alpin et Ski de Fond.
Bien entendu j'aurai souhaité ici rendre hommage àtous ceux qui ont oeuvré pour le club pendant toutes ces longues années et la liste serait longue. Un club qui n'a usé que deux trésoriers en 64 ans, Lucien BAUER (1931 - 1963) et Maurice MYLORD (1963 - 1995) est un club ou on doit se sentir bien, qu'ils soient tous remerciés. J'aurais également une pensée pour ceux que j'ai particulièrement connus et qui m'ont soutenu tel Albert SAUT-MER fidèle au poste de secrétaire puis trésorier pendant plus de 20 ans.
Le 27 Août 2000 les MONTAGNARDS toutes sections confondues se sont retrouvés pour fêter ce 75ème anniversaire. Ils ont été plus de 150 àentamer la journée par différentes excursions pour converger ensuite vers le bord d'un lac de montagne pour le « casse-croûte » qui se termina par une magnifique soirée et un bal tel que celui du 11 Avril 1948 décrit sur un cahier d'écolier trouvé dans nos archives et qui aurait mérité d'être ici reporté comme beaucoup d'autres récits. Peut être l'an prochain les archives s'ouvriront elles.
Notre Histoire est une bien belle Histoire et je suis persuadé qu'il reste encore beaucoup de pages àécrire.
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